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LE PIETON DE PARIS
19 octobre 2010

LA RUCHE

  Malgré le nombre croissant de ruches installées dans Paris ( plus de 300 !!! ) , je ne vous invite pas à la découverte d'un rucher  , mais d'une cité d'artistes bien cachée passage de Dantzig , non loin du parc Georges Brassens ( qui possède depuis quelques années des ruches !!! ) . 

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      Parc Georges Brassens     Jardin du Luxembourg      Toit du Grand Palais 

     Le passage de Dantzig

  Le passage de Dantzig est un vestige de l'ancien chemin du moulin de Vaugirard . Ce moulin était originaire de Paris , plus exactement de la "butte des trois-moulins" . Il se trouvait à l'intersection de nos rue de Dantzig et du boulevard Lefebvre , point culminant de Vaugirard .  Il fut démoli en 1842 lors de la construction de l'enceinte fortifiée de Thiers . La partie sud de ce passage fut absorbé en 1840 par les magasins de fourrage militaire ( chemin de ronde des Magasins-à-Fourrage ) . Il prit le nom de de Passage de Dantzig en 1878 . 

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    La Ruche

  A moitié dissimulée sous le lierre se dresse un petit espace de verdure avec en son milieu un curieux bâtiments en forme de rotonde . Il s'agit d'un petit édifice dont la charpente métallique à été déssinée par Gustave Eiffel et réalisée par son équipe à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1900 . Pavillon des vins intitulé : "Alimentation et vins de la ville de Bordeaux " . Le tout est clos par une grande grille en fer forgé provenant du Palais de la femme construit également , à l'occasion de l’Exposition Universelle de 1900. 

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                                   Exposition Universelle de 1900

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                              Palais de la Femme Exposition Universelle de 1900 

    Après l’exposition universelle de 1900 ce pavillon fut mis à l'encan . Il a été sauvé d'une démolition certaine par le peintre et sculpteur Alfred Boucher qui la racheta avec l'idée d'y accueillir des artistes peu favorisés , il y habitera jusqu'à sa mort en 1934 . Il fut remonté par l'équipe d'Eiffel sur un terrain acheté en 1895 dans le XVème arrondissement dans l'impasse de Dantzig . La Ruche fut officiellement inaugurée en 1902 . Elle comporte jusqu'à 80 ateliers et 46 habitants . Boucher l'avait surnommé  " la Ruche " en raison de sa forme ronde et de ses trois étages d'ateliers disposés en alvéoles autour d'un escalier central .

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                                                     Alfred Boucher 

   Alfred Boucher , au milieu de ses protégés qu'il qualifiait familièrement d'abeilles , accueillit Fernand Léger en 1905 ; Comme le fut le Bateau-lavoir à Montmartre la Ruche devient un haut lieu de l'art moderne . Un peu plus tard de nombreux artistes d'Europe centrale et d'ailleurs vinrent "butiner" à la ruche !!! Chagall y avait pour voisin Soutine qui peignait le célèbre tableau " Pièce de bœuf " ", d'après une pièce de viande acheté à l'abattoir de Vaugirard tout proche !!! Modigliani , Archipenko , Zadkine , mais aussi Blaise Cendrars , Guillaume Apollinaire et Max Jacob travaillèrent dans ce lieu hors du commun , centre de l'École de Paris . 

        photo_soutine    Soutine_Piece_de_Boeuf    chagall

                            Chaïm Soutine                            Marc Chagall 

  Menacée de démolition dans les années soixante , la Ruche dut son salut in extremis à la mobilisation des artistes entraînés par Chagall , et à l'intervention d'André Malraux . En 1971 , le bâtiment est racheté par de mécènes qui en font don en 1985 à une fondation reconnue d'utilité publique , qui gère depuis la résidence des 74 ateliers d'artistes . Après plusieurs périodes de travaux ( rénovation des trois bâtiments principaux entre 1973 et 1984 ) , constructions de nouveaux ateliers de plus grandes tailles côté passage de Montauban entre 1994 et 1996 , c'était au tour de la Ruche classée aux Monuments historiques en 1972 d'être restaurée .

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   DSC02547    DSC02549     DSC02560

 C'est aujourd'hui chose faite , grâce notamment au soutien de la ville de Paris qui se chargera de l'entretien extérieur des bâtiments à la mise aux normes de la sécurité-incendie et des circuits électriques ainsi qu'à la réfection du chauffage et des canalisations . La fondation Total à également participé au financement de cette restauration , ainsi que la fondation " la Ruche-Seydoux qui gère le lieu . 

   DSC02571    DSC02572     SD

    Malheureusement la Ruche ne se visite pas , peut-être ouvrira-t-elle ses portes à l’occasion  des prochaines Journées du Patrimoine !!! 

   

 

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Commentaires
T
Après avoir parcouru les pages de ce blog immensément riche d'images et d'informations sur Paris et ses environs, j'en déduis que le peu de commentaires n'est pas un signe de peu de qualité et je remercie l'auteur du temps passé à faire partager toutes ces connaissances.<br /> <br /> J'ajouterai gentiment, à la suite de phiver (qui a copié-collé sa remarque depuis le site "expressio.fr"), qu'il ne faut pas confondre "à l'encan" avec "au rencart" ;-)
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P
« Mettre à l'encan »<br /> <br /> Vendre au rabais ou aux enchères des biens dont on ne souhaite pas réellement se débarrasser.<br /> Proposer au plus offrant.<br /> <br /> [ ORIGINE ]<br /> Venu du latin "in quantum" (voulant dire "pour combien"), en passant par le latin médiéval 'incantus' puis par le moyen français 'enchant', le mot 'encan' n'est plus aujourd'hui utilisé que dans la locution adverbiale "à l'encan" précédée d'un verbe dont le plus fréquent est 'mettre'.<br /> <br /> "À l'encan" signifiait "aux enchères".<br /> Mais l'usage de cette locution a été restreint à une vente quasiment forcée, lorsqu'une personne est contrainte de mettre en vente ses biens, à un prix sous-évalué en raison d'un besoin urgent d'argent.<br /> <br /> Mettre à l'encan est donc plutôt un signe de déchéance et, pour de belles collections, de dispersion d'objets longuement et amoureusement amassés.<br /> <br /> Depuis le début du XVIIe siècle, "vendre à l'encan" veut aussi dire "vendre au plus offrant".
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