Aujourd'hui je vous propose de partir à la découverte d'une église de style moderne , que bien peu de parisiens connaissent Saint-Michel des Batignolles . Située au 12 bis rue Saint-Jean partant du 80 avenue de Clichy ou par le passage Saint-Michel au niveau du 15 de l'avenue de Saint-Ouen .
Trois églises dédiées à Saint-Michel se sont succédé depuis 1858 sur un ensemble de terrains situés en contrebas du carrefour " La Fourche " . Compte tenu de l'accroissement de la population dans cette partie des "Batignolles" , le décret ministériel du 16 octobre 1858 au nom de Napoléon III " par la grâce de Dieu et la volonté nationale , Empereur des français autorisait l'ouverture de l'église dénommée "Saint-Michel " .
L'église actuelle , édifié en remplacement de celle bâtie en cinq mois sous le Seond Empire de 1857 à 1858 , est l'œuvre de l'architecte Bernard Haubold ( élève d'Abadie à qui l'on doit la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre ) . Bernard Haubold sera nommé en 1907 architecte en chef et il participera , en outre , à la restauration de l'Hôtel de Ville de Reims et la construction de l'église Saint-Jean-Baptiste de Noisy-le-Sec . Le chanoine Baston fut le coordinateur de cette construction de 1913 à 1925 pour le gros œuvre , dès sa nomination à la cure . Il sera épaulé par monsieur l'abbé Privat ainsi que par le chanoine Michel dont les souvenirs restent ancrés dans la mémoire paroissiale . C'est le 19 novembre 1913 que fut posée la première pierre , par Mgr Chesnelong . L'église de style néo-byzantin repose sur 86 fûts de béton . Il faut attendre la fin de la Première Guerre Mondiale pour que reprenne les travaux . L'œubre de l'architecte Haubold , rattaché à la claire tradition romane offre un bel emploi de matériaux de qualité : la brique de Bourgogne rouge , rose et jaune et la qualité des grès flammés . Le seuil franchi, le regard est frappé par l'élévation et l'harmonie de l'ensemble.
L'église qui occupe 2000 mètres carrés peut accueillir 2500 personnes. Elle se compose de trois vastes nefs séparées par un déambulatoire aux colonnes monolithiques de granite de 6 tonnes ( 28 au total ) . A signaler les marqueteries de bois exotiques rares ( noyer d'Afrique , acajou de Cuba et du Cambodge , ébène , sycomore , amarante , violettes des Indes et citronnier ) ont été utilisés par l'entreprise d'ébénisterie Toulouse de 1927 à 1928 pour édifier les stalles , ambons , chaire à prêcher, banc d'œuvre et Chemin de Croix . Trois fresques de style byzantin dues à Malespinat décorent les chœurs . La bénédiction de l'église aura lieu le 21 septembre 1925 par le Cardinal Dubois . L'achèvement prendra place de 1934 à 1938 . L'entrée principale non terminée est séparée par un pâté de maison d'une seconde entrée perpendiculaire surmontée d'un campanile de 37 mètres . Le campanile abrite 4 cloches coulées par la fonderie Paccard d'Annecy-le-Vieux (ré, mi, fa# et la , prénommées Léonie , Marguerite , Jeanne Marguerite et Yves Denise ) d'un poids total de 3.8 tonnes . Elles seront bénites en 1933 par Mgr Verdier .
Le campanile est surplombé d'une réplique fidèle , en cuivre de 6 mètres de haut , de l'archange d'Emmanuel Fremiet du Mont-Michel qui sera posée le 12 octobre 1934 . L'archange de l’église St Michel des Batignolles est l’un des trois « Saint-Michel » réalisés à partir du modèle exécuté par le sculpteur parisien Emmanuel Frémiet ( 1824-1910 ) beau-père de Gabriel Fauré , et donc la jumelle de celle qui domine le Mont saint-Michel. Une autre copie est conservée dans un de nos beaux musées parisiens, le Musée d’Orsay . Cette œuvre, comme ses 2 sœurs, s’inscrit dans une tradition et une histoire de la statuaire française, puisqu’elle a été réalisée par les mêmes ateliers et avec la même technique du cuivre martelé que le Lion de Belfort de la Place Denfert-Rochereau, les Quadriges du Grand Palais ou encore de la Statue de la Liberté de Bartholdi . Clin d’œil de l’histoire, les ateliers « Monduit » étaient justement situés rue des Chazelles, dans le 17e arrondissement de Paris.
Musée d'Orsay Mont-Saint-Michel Emmanuel Frémiet
Suite à la tornade de 1989 l'archange du être descendu le 4 février de cette même année afin d'être restauré et par mesure de sécurité car il menaçait de tomber !!! Il fut entreposé dans les locaux de la ville de Paris qui , après sa restauration dans les ateliers spécialisés de périgueux , commandita se remise en place au sommet du campanile le 18 novembre 2007 avec une grue d'une capacité de 100 tonnes et une flèche de 52 mètres !!! Anne Hidalgo a inauguré le samedi 1er décembre 2007 la repose de la statue de l'archange Saint-Michel aux côtés d’Annick Lepetit , député du 17ème arrondisement et de nombreuses personnalités politiques Le Père Rémi Griveaux, curé de la paroisse . son éminence le Cardinal André Vingt Trois et M. Jullien, délégué de Paris de la Fondation de Patrimoine étaient également présents.
Les orgues de cuivre rouge de cette église ont été acquis en 1937 . Cet instrument provient de l'hôtel Majestic !!! Il est doté de trois claviers et de trente-trois jeux . Il fut installé par le facteur d'orgue Gonzales , qui le transforma et l'adapta à l'usage religieux grâce à une souscription ouverte à la générosité des bienfaiteurs et qui rapporta 59.980 francs .
Hôtel Majestic Orgues de Saint-Michel Passage Saint-Michel
Ne manquez pas, si d'aventure vos pas vous conduisent dans le quartier des Batignolles d'aller lui rendre visite , cela en vaut largement la peine . Vous pourrez aussi aller admirer non loin de l'église Saint-Michel des Batignolles au 30 Avenue de Saint-Ouen , la Cité Pilleux , un petit havre de paix en plein Paris , qui ne manquera pas de faire fera l'objet d'un de mes prochains articles .
Futur habitant de la cité pilleux, je suis à la recherche d informations sur ce lieu. Je reste donc à l écoute de votre futur article avec impatience....
Cdlt