A l'occasion du quatre centième anniversaire de l'installation des Carmes déchaux à Paris , partons ensemble à la découverte de cette église située au 70 de la rue de Vaugirard . Bien que peu connue des parisiens , son histoire est passionnante et ô combien chargée d'histoire !!! L’Eglise des Carmes édifiée en 1625 a traversé plusieurs moments historiques et connu de nombreuses affectations avant de devenir aujourd’hui la Chapelle de l’Institut Catholique de Paris dans laquelle sont célébrés les grands moments de la vie universitaire : Séance solennelle de rentrée, Fête de l’Immaculée Conception, Fête de la Saint-Thomas, Saint patron des théologiens. Elle est placée sous la responsabilité d’un Chapelain nommé par le Diocèse de Paris. L’Eglise Saint-Joseph est un lieu d’exception à la fois par sa qualité architecturale mais aussi par le lieu de mémoire qu’il représente . Cette église est ainsi le symbole d’un patrimoine historique et intellectuel (les martyrs de 1792, Lacordaire, Ozanam) sur lequel repose l’Institut . On accède à l’église par l’entrée de l’Institut Catholique au 21 rue d’Assas. Des visites sont organisées à des horaires fixes , généralemen le samedi à 15 heures .
Couvent et église des Carmes
Eglise Saint-Joseph des Carmes
Les Carmes déchaux
Les Carmes sont nés au XIIIè siècle en Terre Sainte, sur la montagne du Carmel sous le signe d'Elie et le patronage de Marie. Leur mission est de « méditer la Parole de Dieu et de veiller dans la prière » en vue « de vivre dans la dépendance de Jésus-Christ et de le servir d'un coeur pur. » (Règle du Carmel) . A la suite de la réforme réalisée par Sainte Thérèse d’Avila et Saint Jean de la Croix au XVIe siècle, l’Ordre des Carmes donnera naissance à un nouvel Ordre, l’Ordre des Carmes Déchaussés . L'Ordre des Carmes déchaux (ou simplement carmes déchaux pour les hommes ou carmélites déchaussées pour les femmes) sont des religieux contemplatifs et apostoliques . Ils partagent avec leurs sœurs carmélites déchaussées le même rythme de prière. S’ils consacrent ainsi deux heures chaque jour à la prière silencieuse, leur mission est plus particulièrement d’annoncer l’Évangile par la prédication à la lumière de la riche tradition spirituelle du Carmel . Cette congrégation religieuse établie à la fin du XVIè siècle , est née d'une réforme des Carmes . Cette réforme fut d'abord appliquée à des couvents de femmes par sainte Thérèse d'Avila en 1562 . Ensuite la réformatrice, secondée par saint Jean de la croix , l'introduisit dans les couvents d'hommes. Ces Carmes marchaient pieds nus dans leurs sandales (d'où leur nom) . Ils renouvellent dans l’Ordre le sens de la prière et de la pauvreté à travers l’humilité d’une vie cachée . A la suite de la fondation du premier monastère de la réforme, Saint Joseph à Avila en 1562, 16 communautés féminines et 15 communautés masculines nouvelles naissent en l’espace de 20 ans.
Ste Thérèse d'Avila St Jean de Dieu Carme déchaux
Les Carmes déchaux à Paris
Alors que la réforme carmélitaine se diffuse dans le sud de l'Europe à la fin du XVIè siècle , il faut attendre la venue en France de d'une princesse florentine Marie de Médicis pour voir s'implanter les premiers Carmes déchaux de la congrégation d'Italie quelques années après la mort d'Henri IV . En 1610 le pape Paul V permet à deux religieux génois d'arriver à Paris , Denys de la Mère de Dieu et Bernard de Saint-Joseph . Grâce au soutien de la Reine Mère et du parti des Dévots , ils installent leur couvent le 22 mai 1611 dans une maison ayant servi au culte protestant , située à l'angle de la rue Cassette et du chemin de Vaugirard . Très vite trop à l'étroit , les Carmes entament la construction du couvent ( aujourd'hui occupé par l'Institut Catholique ) et de la chapelle actuelle . Le 7 juillet 1613 Nicolas Vivien pose la première pierre du couvent qui sera terminé en 1616 . Cette communauté ne va cesser de s'accroître durant tout le XVIIè siècle . Installé hors des murs de Paris , le couvent s'étend alors jusqu'à la rue du Regard et celle du Cherche-Midi . Il est marqué par un contraste entre une vie de pauvreté voulue par la règle du Carmel et la munificence artistique qui s'explique facilement par la présence permanente et protectrice de Marie de Médicis résidant au Palais du Luxembourg tout proche , et de plusieurs grands personnages de la Cour , trouvant auprès des religieux une direction spirituelle efficace , et finançant en retour l'aménagement de l'église . Au cours du XVIIè et XVIIIè siècle pour s'assurer leurs revenus les Carmes déchaux lotissent des terrains rue Cassette et rue du Regard . L'immeuble du 26-26bis rue Cassette restera propriété des Carmes jusqu'à la Révolution .
Marie de Médicis Couvent des Carmes Église St Joseph des Carmes
Couvent et Eglise des Carmes ( Plan de Turgot )
L'église Saint-Joseph des Carmes
En 1545 se trouvait au 70 rue de notre actuelle rue de Vaugirard l'hôtel de Valles , que Nicolas Vivien , maître à la Chambre des comptes , acheta en mai 1611 à Robert Barrat , maitre d'hôtel du Roi , pour la donner trois jours après aux Carmes déchaux désireux de s'intaller dans ce quartier . C'est Marie de Médicis qui pose la première pierre de cette église de style jésuite en 1613 , jour de la saint Elie , père spirituel de l'Ordre du Carmel . La première messe y est célébrée dès 1620 le jour de la fête de Saint-Joseph . Elle est officiellement dédiée à Saint-Joseph par l'évêque de Chartres le 21 décembre 1625 . C'est la première église parisienne qui lui est dédié et la seconde en France . Son plan romain et sa décoration baroque témoignent de l'origine italienne de la Reine et des religieux . L'architecte, auteur du premier dôme construit à Paris et décoré en trompe-l'oeil, pourrait être un Italien ou Jacques Lemercier, revenu de Rome au début des travaux. Plusieurs grandes familles liées à l'ordre des Carmes ainsi que certaines personnalités, comme le chancelier Séguier dont le confesseur était un Carme, contribueront au financement de la décoration intérieure. Les murs extérieurs de bâtiments du couvent seront enduits d'une peinture blanche et brillante. Cette couleur portera le nom de blanc des Carmes. Les religieux produiront ici une eau de mélisse qui deviendra célèbre sous l'appellation eau des Carmes .
Chancelier Séguier St Joseph des Carmes Jacques Lemercier
En 1647 est construit la coupole du dôme ( le second élevé à Paris , après celui de la chapelle du couvent des Petits-Augustins en 1608 ) reçut une peinture représentant le triomphe d'Elie . L'autel est construit au frais du chancelier Séguier , qui avait pour confesseur un carme , était décoré de statues d'Elie et de Sainte -Thérèse , aujourd'hui disparues . En l'absence de bas-côté tous les regards convergent vers le chœur où quatre colonnes de marbre noir encadrent le maître autel et le tabernacle au devant desquels un bas-relief en marbre du XVIè siècle représente la Cène . Au dessus on peut admirer un tableau représentant la Présentation de Jésus au Temple . Dans le transept ouest on édifia en 1663 la chapelle de la Vierge qui reçut une admirable statue de marbre blanc , la Vierge et l'Enfant-Jésus sculptée d'après un modèle du Bernin par Antonio Raggi . Dans la chapelle Saint-Jacques on peut apercevoir Saint-Louis à gauche , Saint-Jacques au centre et à droite Saint Dominique . La peinture du plafond représente la Transfiguration . En 1711 le pavement de l'église de l'église fut renouvelé ainsi que la tombe de bronze fermant l'entrée du caveau où les religieux étaient enterrés . L'église fut restaurée en 1802 et son portail refait en 1819 .
La Coupole Le maître autel La chapelle de la Vierge
Installé au-dessus du portail , sur une tribune lambrissée portée sur une voûte en demi-berceau à lunettes, l’orgue présente un élégant buffet néo-classique comportant trois plates-faces encadrées par des colonnes composites cannelées, dont la base du fût, lisse, est ornée de draperies. Des frontons curvilignes à denticules surmontent l’ensemble, tandis qu’une gloire couronne la façade centrale . Ce fort beau buffet abrite un instrument construit par le facteur Didier en 1902, puis profondément modifié, en 1971, par la manufacture Beuchet-Debierre qui lui conféra son esthétique néo-classique actuelle (25 jeux répartis sur deux claviers, pédales) . En 1992 une nouvelle restauration de l'orgue fut effectuée par le facteur d'orgue Bernard Dargassies d'origine vosgienne . L’église bénéficie d’excellentes conditions acoustiques. Des cours d’orgue, des récitals, des concerts y sont donnés. Le Chœur de l’Institut Catholique s’y produit régulièrement. Notre projet est de faire de ce cadre un haut lieu de la musique sacrée à Paris.
Le jardin du couvent des Carmes
Ce monastère aujourd'hui occupé en partie par l'Institut Catholique , était vaste , puisque avec ses dépendances il s'étendait jusqu'aux rues du Regard et du Cherche-Midi . Il était composé de plusieurs ailes disposées autour de deux cloîtres et entourées de vastes jardins . Son architecture était sobre et devait avant tout répondre aux besoins des religieux . Chaque pièce avait ainsi une destination précise : la préparation et la consommation des repas, l’étude, les soins aux malades, etc. Sa bibliothèque possédait près de 12.000 volumes . Les Carmes déchaussés réussirent à financer ces coûteuses constructions grâce à l’appui de nombreux bienfaiteurs qui les aidèrent , chacun à leur manière . Les Carmes possédaient autour de leur couvent des espaces vides sur lesquels il firent construire , rue du Regard et rue Cassette plusieurs beaux hôtels qu'ils louèrent . C'est dans l'apothicairerie de ce monastère que la composition de l'eau de mélisse , plus connue sous le nom d'Eau de mélisse des carmes , fut mise au point par les Carmes . Elle était en partie composée d'herbes médicinales cultivées dans leurs différents jardins .
Jardins du couvent des Carmes
L'Eau de mélisse des Carmes
En 1611, un médecin concocte une recette originale de boisson tonique réconfortante à base de mélisse , dont il donne la formule à un religieux carme de Paris, le Père Damien .On l'appela alors Eau de citronnelle, autre nom de la mélisse puis Aqua Carmélitarum, eau des Carmes . Louis XIV octroya aux Carmes des lettres patentes qui les reconnaissaient seuls et uniques propriétaires du secret de la composition de l'eau des Carmes, et leur donnaient le droit exclusif de la fabriquer et de la vendre . Par contre ils trouvèrent une certaine résistance de la part des pharmaciens, et la difficulté ne fut aplanie qu'au moyen d'une transaction par laquelle les Carmes-Déchaussés s'engageaient à payer au Collège de Pharmacie une somme annuelle de mille livres . Fabriquée de manière artisanale, l’Eau de mélisse des Carmes "cordial stimulant et sédatif " est mise au point en 1611, par un médecin féru de phytothérapie . La recette originale de l'eau de mélisse comprenait quatorze plantes et neuf épices. L'hysope en est l'un des constituants . En 1775 et 1781 l'eau de mélisse rapporte une rente de 20 000 livres par an aux Frères carmes de Paris , d'autres textes disent quelle rapportait plus de 3 000 livres par mois donc plus de 36.000 livres par an .
Melisse officinale
Les autres plantes et épices, acheminées dès le XIXe siècle par les grands voiliers de la Route des Épices . Elles sont maintenant produites et sélectionnées fraîches ou séchées, dans les plantations du monde entier . Pendant plus de deux cent vingt ans les moines du couvent des Carmes déchaussés (1611¬1832) ont protégé les secrets de fabrication et la formule, permettant au remède de résister aux batailles et épopées diverses et variées de l’histoire de France . Pendant la Révolution, après une période troublée, les moines, constitués en Société civile, continuèrent d'exploiter leur élixir. Sous l'Empire, un décret de 1806 confirma l'autorisation de vente. En 1831, le dernier Carme, le frère Paradis, cèda la formule magique à Monsieur BOYER qui lui accola son nom . La fille de Mr Boyer épousa Renouard-Larivière, propriétaire du "Bon Coin", l'un des Grands Magasins de nouveautés qui virent le jour sous la Monarchie de Juillet . Depuis 1838, une famille, les Boyer et Renouard-Larivière, préserve cet héritage qui appartient à notre patrimoine culturel des plantes médicinale .
L’Eau des Carmes n’est distribuée qu’en pharmacie et son succès, plus que jamais d’actualité, prouve, s’il en était besoin, que le dialogue continue avec ses consommateurs . La formule de l'Eau de mélisse des Carmes Boyer associe plusieurs plantes : angélique, mélisse, cresson,girofle, coriandre, muscade, cannelle, citron . Le tout concocté grâce à un tour de main unique.En 2011, l’Eau de mélisse des Carmes Boyer fait peau neuve et s’offre une cure de jouvence pour fêter ses quatre cents ans . Consommée sur un sucre où diluée dans un verre d'eau ou une tisane, elle apaise les palpitations, les insomnies, les digestions difficiles, les malaises de la grossesse, elle donne un coup de fouet lors des petits coups de pompe, calme le stress et la nervosité, soulage la mal de voyages, les coups de froid, les ballonnements et les règles douloureuses, elle rafraîchit l'haleine, elle calme la toux... A avoir absolument dans sa pharmacie, sa trousse de voyage où en petit format dans son sac !!!
Eau de mélisse des Carmes Boyer
Les "Massacres de Septembre "
Sous la Révolution, la vie des religieux n’est guère troublée avant octobre 1790, lorsque les vœux religieux sont interdits. Quelques-uns des frères carmes quittent alors le couvent, pendant que d’autres sont accueillis, venant de couvents parisiens fermés . Les persécutions s’intensifient en 1791, et en avril 1792, ce sont finalement toutes les congrégations religieuses qui sont interdites. Une fois encore, plusieurs frères partent se réfugier en province ou émigrent . En effet, depuis la condamnation de la Constitution civile du Clergé par Pie VI en avril 1791, le clergé français s’est divisé entre jureurs et réfractaires. Ces derniers, fidèles au Pape, sont alors contraints d’entrer dans la clandestinité. Nombre d’entre eux, venant de toute la France en habit civils, optent pour l’anonymat de la capitale. Ils sont particulièrement nombreux à se retrouver dans le quartier de Saint-Sulpice où beaucoup d’entre eux ont suivi leur formation au Séminaire qui jouxte l'église .
Prêtres réfractaires
Après avoir été dépouillée de son argenterie et de sa bibliothèque, les Carmes durent quitter leur monastère, qui fut transformé en prison pour accueillir les « suspects », qui devinrent, pour une large part, les victimes des "massacres de septembre" . Le 2 septembre, alors que les Prussiens marchent sur Paris, le tocsin attise la violence des révolutionnaires de la capitale. Vers 16 h, un groupe de forcenés en armes pénètre dans l'église des carmes aux cris de " mort aux réfractaires " . Les premières victimes tombèrent sous les coups de sabre dont Mgr du Lau l'evêque d'Arles . Ceux qui tentèrent de s'échapper furent rattrapés et regroupés dans l'église . A la tête des révolutionnaires le commissaire de la section du Luxembourg Stanislas-Marie Maillard sinistrement célèbre comme " chef des massacreurs " de la prison de l'Abbaye . Celui-ci avait installé un tribunal dans le couvent. Il jugeait et condamnait un à un tous ceux qui se présentaient devant lui . La porte qui donnait dans le jardin s’ouvrait et dès que les religieux , qui avaient refusé de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé ; descendaient les quelques marches pour accéder au jardin , ils tombaient sous les piques ou les baïonnettes . Ce massacre dura toute la nuit ; Après deux heures, environ 115 cadavres s’entassent dans le parc, jetés dès le lendemain dans un puits et au cimetière de Vaugirard .
Massacres des Carmes Stanislas Maillard
Croix des Martyrs Jardin des Carmes
La Crypte de l'église des carmes
Lors des travaux de la rue de Rennes, en 1867, l’ancien jardin des Carmes a été exproprié, et la chapelle qu’il contenait détruite. Mais l’autel fut sauvé. Des fouilles effectuées dans le puits de ce jardin permirent de mettre à jour les restes de plusieurs dizaines des prêtres victimes du massacre de septembre. Une partie de ces ossements reposent dans cet autel, au centre de la première crypte .Une seconde crypte ouvre au fond de celle ci ou figurent encore les pierres tombales de plusieurs carmélites et de divers personnages et bienfaiteurs . Seul les corps de 30 personnes avaient été transportés au cimetière de Vaugirard après le massacre. Les autres jetés dans le puits et recouvert de chaux, étaient impossible à identifier lorsqu’on les retrouva en 1867. Ils furent regroupés et exposés dans cette seconde crypte autour d’un autel central . Plusieurs rangées de crânes sont disposées de chaque côté de la pièce . Certains portent encore la marque des coups de sabres des assassins. Les noms des défunts figurent en lettres d’or sur des plaques de marbre noir .
Sur le côté droit, encadrant un nouvel ensemble de crânes rangés en vitrine, deux portes donnent accès à deux petites pièces où figurent encore de nombreux ossements . Dans l’une sont évoqués, avec leurs portraits, les trois évêques qui furent massacrés : Jean Marie du Lau, archevêque d’Arles, F.I. de la Rochefoucault et P.L. de la Rochefoucault . D’autres pierres tombales figurent également dans cette crypte, en particulier celle de Mgr de la Luzerne, évêque de Langres avant la Révolution . Les deux portes sur la gauche conduisent à une petite pièce où on a mis au mur et au sol, les dalles tachées de sang de l’ancienne chapelle du jardin où plusieurs furent massacrés . Dans la crypte de l’église que se trouve également le tombeau du Bienheureux Frédéric Ozanam . Cette crypte se visite tous les samedi .
Frédéric Ozanam
D’origine lyonnaise, Ozanam vient très jeune à Paris pour faire carrière dans l’enseignement. Il n’entend pas seulement affirmer sa foi dans ses paroles et ses écrits, il veut la mettre en œuvre auprès des déshérités . « Allons aux pauvres » dit-il à ses amis, qu’il entraîne dans les visites à domicile deslaissés-pour-compte sur les conseils d’une religieuse de Saint- Vincent-de-Paul, sœur Rosalie Rendu . Les Conférences Saint-Vincent-de-Paul qu'il fonde en 1833 se multiplient à Paris, en province et à l’étranger. Plus encore que l’entraide matérielle, pourtant le plus souvent nécessaire, ce qui prime aux yeux d’Ozanam, c’est la rencontre personnelle, la volonté de rompre solitude et isolement. Du haut de sa chaire d’Histoire à la Sorbonne, Ozanam s’attaque au libéralisme économique . En 1848, il fonde avec le père Lacordaire le journal L’Ère nouvelle et y préconise un programme de réformes .Il meurt à l’âge de 40 ans . Jean-Paul II l’a béatifié au cours des Journées Mondiales de la Jeunesse 1997 à Paris .
Frédéric Ozanam Tombeau de Frédéric Ozanam
L'église des Carmes après la révolution
Prison jusqu’à la fin de la Terreur, de nombreux prisonniers s’y succédant, illustres ou non (la future impératrice Joséphine de Beauharnais par exemple), la plupart destinés à mourir sur l’échafaud.La prison est évacuée en 1794, peu après la mort de Robespierre. L’ancien couvent est successivement magasin d’approvisionnement puis carrière de pierre et de métaux.Pour empêcher la destruction des bâtiments, ceux-ci sont rachetés en 1797 par Camille de Soyecourt , fille d'un ancien détenu , grâce à sa fortune personnelle. Mère Camille y réintroduit ainsi peu à peu la vie religieuse carmélitaine, féminine cette fois.Mais Finalement, ne pouvant plus assurer l’entretien des bâtiments, les carmélites les vendent en 1841 à l’archevêque de Paris et vont s’installer dans une maison plus modeste .
Couvent des Carmes Camille de Soyecourt Monseigneur Affre
Monseigneur Affre, archevêque de Paris, rachètera le couvent en 1845 pour y fonder la nouvelle « École des hautes études ecclésiastiques » . Celui-ci devient donc un séminaire, lieu de formation des futurs prêtres que l’on souhaite envoyer étudier à la Sorbonne. En 1875, lorsque que la Troisième République avec l'adoption de la loi Falloux en 1876 promulguant la liberté de l'enseignement supérieur , l’Institut catholique de Paris est installé autour du couvent . " L’École " est érigée en séminaire à la fin de la Première Guerre Mondiale, alors que l’arrivée des séminaristes venant des zones occupées multiplie le nombre de ses étudiants. Depuis lors, le « Séminaire des Carmes » propose aux séminaristes qui y sont envoyés une formation universitaire poussée sous la directions des prêtres de Saint-Sulpice .
L'Institut Catholique de Paris
Si vous ne connaissez pas cette émouvante église où plane encore le souvenir de la Révolution Française , ne manquez pas d'aller la visiter , à l'occasion de votre prochaine promenade dans les Jardins du Luxembourg tout proche !!!
Souvenons-nous aussi du séminaire Saint-Firmin, anciennement situé au numéro 4 de la rue des Ecoles, ou furent massacrés 76 prêtres dans des conditions encore plus abominables.