LE PONT LEVANT DES ABATTOIRS DE LA VILLETTE
Tous les habitants du XIXème connaissent le pont levant de la rue de Crimée qui enjambe le canal de l'ourcq au niveau de bassin de La Villette , mais saviez vous qu'il existait un second pont levant , aujourd'hui totalement inconnu , sur le canal de l'Oucq !!! Partons ensemble à la découverte de son histoire .
Le pont levant des abattoirs de La Viltette
Ce pont levant permettait aux trains provenant de la gare " Paris-Bestiaux " , située dans l'enceinte du marché aux bestiaux de La Villette de rejoindre les abattoirs de La Villette . La gare de " Paris-Abattoirs " , située à la hauteur de la Cité des Sciences , était le lieu de terminus de la bifurcation de la petite ceinture . Afin de desservir les abattoirs et de marché aux bestiaux de La Villette un embranchement à double voie fut mis en service depuis la Petite Ceinture au moyen d’un double raccordement (Nord et Sud), située à la hauteur de la station " Belleville-Villette " ( gare construite en 1862 et détruite dans les années 80 ) . Cet embranchement fut utilisé quotidiennement jusqu’au début des années Soixante-Dix date à laquelle cette ligne de la petite ceinture ( fermée au trafic voyageurs en 1936 ) , ferma définitivement en même temps que les abattoirs en 1974 . En effet les bestiaux destinés au marché aux bestiaux de La Villette ou entrant directement dans les abattoirs étaient désormais majoritairement transportés en camions par des sociétés spécialisées dans le transport d'animaux vivants , tels les sociétés Petit ( qui possédait le monopole des transports des animaux dans les abattoirs ) , Forestier , Porthault ( spécialisé dans le transport des chevaux ) . Coursimault , Joulia frères etc.
La petite ceinture La Gare de Belleville-Villette
Gare Belleville-Villette Petite ceinture Gare Belleville-Villette aujourd'hui
La Gare de Paris-Bestaiux
Dès 1900, la gare de « Paris-Bestiaux » se révèle être trop petite : les deux quais sont insuffisants pour recevoir environ 48 trains par jour (1100-1200 wagons) . Les bêtes qui ne peuvent être expédiées directement à La Villette descendent aux gares de Pantin et de La Chapelle. Si, au niveau national, les animaux de boucherie sont minoritairement transportés par le chemin de fer, la situation est différente à Paris où le recours au transport ferroviaire est très important . Le marché aux bestiaux de La Villette n’est pas simplement la destination finale des bêtes de boucherie, il est aussi une plaque tournante du négoce national du bétail car les marchands de bestiaux parisiens réexpédient une partie de leurs achats vers la province (les régions de l’Est notamment). Ainsi, avant 1914, environ 200 wagons de bestiaux sont réexpédiés vers la province après chaque marché, c’est-à-dire deux fois par semaine (le lundi et le jeudi). La rénovation de la gare « Paris-Bestiaux » est décidée en 1906 mais il faut attendre 1934 pour que la gare soit reconstruite . Cette gare fonctionnera jusqu’en 1974, date de fermeture des abattoirs de la Villette ( Ref. Sylvain Leteux . )
Gare de Paris-Bestiaux à La Villette
Le Pont levant des Abattoirs de La Villette
La petite ceinture qui se dirigeait vers l'est de Paris en direction de la gare de Belleville-La Villette franchissait une première fois le Bassin de La Villette pour se rendre à la Gare de Belleville-La Villette grâce à un pont en fer qui avait été été construit en 1852 au " PK 28 " de la ligne de ceinture . Le 25 février 1891 une déchirure se produisit sur le tablier de ce pont , nécessitant sa démolition . Le régiment du 5ème Génie construisit un pont en bois provisoire en attendant sa reconstruction . En 1892 un nouveau fut construit , c'est le pont cage que nous connaissons aujourd'hui . On lui donna le surnom de pont " craqueur " en raison des bruits qu'il faisait lorsque les trains le franchissait .
Pont " Craqueur " de la petite ceinture
Arrivée en gare de Belleville-La Villette , les trains utilisaient un embranchement qui les dirigeait vers les gares de Paris-Bestiaux et Paris-Abattoir . Ils franchissaient une nouvelle fois le canal de l'Ourcq grâce à un pont levant aujourd'hui démoli . Ce pont levant de 35.000 kgs inauguré en 1868 a été construit par monsieur François Mantion alors ingénieur en chef du chemin de fer de ceinture . Le terminus de cet embranchement se trouvait dans les abattoirs de la Villette non des porcheries situées près de l'entrée des abattoirs . Ref. Site internet " Sauvegarde le la Petite Ceinture " .
Embranchement de la Petite Ceinture Pont levant des abattoirs de La Villette
Pont levant des abattoirs de La Villette
François Mantion
Né en 1825 à Montchauvet dans les Yvelines , François Hypollite Désiré Mantion est un ancien élève de Polytechnique (X 1843) , ingénieur des Ponts et Chaussées (1848) , et délégué général du conseil d’administration de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) . Il le 24 août 1897 . Il collabora tout d’abord à la construction de la ligne de Paris à Strasbourg. Il construisit ensuite, pour le compte de la Compagnie du Nord, la ligne de Saint-Denis à Creil qui comporte de remarquables ouvrages d’art, notamment le célèbre viaduc de Commelles, près de Chantilly , il dirigea ensuite des travaux de chemins de fer en Italie , puis occupa successivement les fonctions de directeurs des Chemins de fer algériens et de directeur du chemin de fer de Ceinture de Paris. Revenu de nouveau à la Compagnie du Nord comme Ingénieur en chef des travaux, il prit une part active à la préparation de la convention conclue avec l’État en 1883 . Il décède le 24 août 1897 . Il est enterré au cimetière de Passy .