COUR DU COMMERCE SAINT-ANDRÉ
Cour du Commerce Saint-André
Partons ensemble à la découverte du passage de la Cour du Commerce Saint-André est situé dans le VIème arrondissement de Paris . L'histoire , ô combien riche et varié , de ce petit passage , n'a pas fini de vous surprendre ! Le passage de la Cour du Commerce , d'une longueur de 143 m. et d'une largeur de 3.50 m. , commence 49 rue Saint-André-des-Arts et finit d'une part 19 rue de l'Ancienne Comédie et d'aure part 130 boulevard Saint-Germain .
Cour du Commerce Saint-André
Cette voie privée a été ouverte vers 1737 sous le nom de Passage de du Jeu-de-Metz reliant la rue Saint-André-des -Arts à la rue de l'Ancienne Comédie . Elle prendra ensuite le nom de Cour du Commerce car des échoppes se trouvaient de part de d'autre des deux jeux de boules de Metz aménagés dans les fossés de l'enceinte de Philippe Auguste dont la tour de la porte de Buci est encore visible dans le restaurant " Un dimanche à Paris " de la Cour du Commerce Saint-André . Du temps du " Procope " dont le café avait avait une issue par-derrière cette cour , les deux jeux de boules appartenaient à un nommé Malus . Ce passage sera prolongé en 1776 en ligne droite jusqu'à la rue des Boucheries ( au sud du boulevard Saint-Germain ) et mis en communication en 1791 avec le cul de sac de Rouen ( actuelle Cour de Rohan ) . Ce passage a été réduit presque de moitié lors de la construction du boulevard Saint-Germain en 1866 . La Cour du Commerce Saint-André se trouve sur l'emplacement du fossé de l'enceinte de Philippe Auguste qui entre la porte de Nesles et et Saint-Germain longeait le le côté est des rues Mazarine et de l'Ancienne Comédie . Ce fossé ayant comblé en 1582 . La plupart des maisons basses que l'on peut encore voir ont été construites en 1776 par le conventionnel Ducellier et ses descendants
Hôtel de Rouen
Hôtel de Rouen
Au n°2 de la Cour du Commerce Saint-André se trouvait de 1831 à 1841 l'hôtel meublé de Rouen . C'est dans ce meublé qu'a vécu l'écrivain Sainte-Beuve . Dans un deux-pièces du quatrième étage, il reçut en cachette Adèle Hugo, la femme de Victor avec qui il entretient une liaison. A cette même adresse le 28 mai 1871, l'écrivain Jules Vallès, célèbre communard poursuivi par les Versaillais, parvient à s'échapper en se portant volontaire pour ramasser les cadavres des Fédérés. Il trouve refuge pendant deux jours auprès de son ancienne logeuse lors de la semaine sanglante de la Commune. Au n°7 cour du Commerce, le cabinet de lecture de Blosse est fréquenté par Honoré de Balzac qui, en 1837, fait figurer ce salon dans son roman " Illusions perdues " .
Tour de Buci - Enceinte de Philippe Auguste
Ancienne serrurerie Restaurant - Salon de thé " Un dimanche à Paris "
Cour du Commerce Saint-André - Enceinte de Philippe Auguste
Tour de la porte de Buci - Enciente de Philippe Auguste
Au 4 de la Cour du Commerce Saint-André se trouvait autrefois une serrurerie . Elle a fait place un magnifique restaurant - Salon de thé " Un Dimanche à Paris " dans lequel on peut encore voir la Tour de la porte de Buci , vestige de l'ancienne enceinte de PhIlippe Auguste . Cette imposante tour , d'une épaisseur d'un mètre trente , se poursuit jusqu'au toit . On peut également voir une partie de cette tour Cour de Rohan , dont nous allons parler .
Cour de Rohan
Cour de Rohan
A coté du restaurant " Un Dimanche à Paris et en face du café le " Procope " se trouve une impasse menant à la Cour de Rohan . Ce passage est constitué de trois courettes successives . Il est attribué faussement aux archevêques de Rouen car il était situé proche du palais où étaient logés les prélats provenant de la ville normande de Rouen . Son nom vient d’une altération du mot Rouen en Rohan .
Le café " Le Procope "
Café le Procope - Cour du Commerce Sain-André
En face l'impasse menant à la Cour de Rohan se trouve une entré du célèbre cafe " Le Procope " , le plus vieux café de Paris fondé en 1686 . C’est en 1670 que Francesco Procopio dei Coltelli, jeune Sicilien de Palerme, pose ses valises en France et entame un petit boulot en tant que garçon dans un petit café situé au cœur de Paris, à Saint-Germain-des-Prés. Ambitieux, il décide quelques années plus tard de se mettre à son compte en rachetant l’établissement qu’il décore somptueusement afin d’attirer la riche clientèle parisienne .
Café le Procope - Cour du Commerce Sain-André
Rebaptisé sous le nom de Procope, l’établissement situé rue de l'Ancienne Comédie devient rapidement l’un des cafés littéraires les plus en vue de la capitale. La proximité du théâtre de la Comédie-Française bâti en 1688 lui apportait de nombreux clients . Il possède également une entrée dans la Cour du Commerce Saint-André . Les plus grands écrivains et intellectuels du 18ème siècle , Diderot, Voltaire, Montesquieu et d’Alembert- défilent au Procope, qui devient un véritable quartier général durant la Révolution Française. Le club des Cordeliers se réunit au Café Procope, avec Danton et Marat comme figures principales. Il en fait alors rapidement un foyer révolutionnaire. Robespierre, dont un portrait figure en vitrine, et les Jacobins y ont également leurs habitudes. Sur un des murs, on trouve une citation de Camille Desmoulins . Musset et Verlaine y ont composé quelques unes de leurs proses et le "tout-Paris" finit par se retrouver autour des tables du restaurant. Diderot rédigea quelques uns des articles de l’Encyclopédie entre ses murs et Benjamin Franklin y a préparé le projet d’alliance de Louis XVI avec la nouvelle République et y aurait écrit des éléments de la future Constitution des États-Unis .
L'Imprimerie de Jean-Paul Marat
Emplacement de l'ancienne librairie de Marat
Au n°8 de la Cour de Commerce Saint-André se trouvait l'imprimerie de Marat . C'est ici que Marat créait et publiait son célèbre journal " l'Ami du Peuple " . C'était un journal politique français de la période révolutionnaire créé et publié de 1789 à 1792, puis remplacé par le journal de la République française . Ce journal paraissait aussi sous forme de placards , signés " L'Ami du peuple " , affichés sur les murs de Paris . Dans cette même maison se trouvait après la Terreur un cabinet de lecture tenu par la veuve Brissot sous un faux nom . Ce cabinet de lecture existera jusqu'en 1880 . Sainte-Beuve habitait également ce passage .
La Guillotine - Cour du Commerce Saint-André
Joseph-Ignace Guillotin Antoine Louis
Guillotine Cour du Commerce Saint-André Montage de la guillotine à la prison de la Santé
Au n°9 de la Cour du Commerce Saint-André se trouvait l'atelier du charpentier allemand Tobias Schmidt à qui fut confyé la réalisation de la guillotine . la guillotine est née à la Révolution française en 1789 , date à laquelle le docteur Joseph Ignace Guillotin propose à l’Assemblée que le principe révolutionnaire d’égalité s’applique aussi à la peine capitale. Pour concevoir cette machine, l'Assemblée s'adresse aux personnes les plus compétentes , à savoir à l'Académie royale de chirurgie située à Paris de l'autre coté de la Seine. C’est le docteur Antoine Louis, éminent chirurgien et secrétaire de l'Académie, qui se charge de mettre au point l'appareil . Il s‘inspire pour cela des machines utilisées un peu partout en Europe et conçoit un dispositif doté d'une lame qui tomberait d'une bonne hauteur sur le cou du condamné et lui trancherai la tête . C’est à un artisan allemand, Tobias Schmidt, facteur de clavecin installé à Paris non loin de l'Académie, qu'il confie la réalisation de la machine dans son atelier de la Cour du Commerce Saint-André . On essaya cette machine dénommée guillotine sur des bottes de paille , puis sur des moutons vivants avant de l'adopter définitivement pour l'application de la peine de mort par décapitation .
Cour du Commerce Saint-André
Na manquez pas lors de l'une de vos prochaines promenade dans de quartier Latin d'aller visiter la Cour du Commerce Saint-André , lieu ô combien chargé d'histoire , vous ne le regretterez pas !